2020 : en compagnie des petites âmes

P1080686Des vœux pour 2020. Dans les Açores on appelle « alminhas » ou petites âmes, les stèles et niches qui abritent une croix, un christ ou une vierge. Ces stèles, qu’on peut trouver à un coin de rue comme au sommet d’une montagne, offrent aux âmes errantes du purgatoire un point de passage vers le repos éternel. Une ouverture directe du visible vers l’invisible, du monde de l’ici vers le monde de l’au-delà, du monde de la chair vers le monde de l’éther. J’aime l’idée de la discontinuité de la surface de la terre, de ces puits profonds par lesquels aller et venir. Autour d’eux volent les petites âmes qui s’attardent dans notre monde, celui des mortels, et conversent avec nous. Ici, on parle tout bas et on apprend tout autant. Sera-t-il question de conflit, de convergence des luttes, de discrimination et de relégation, de degré zéro de la politique, de bêtise, d’armes de destruction massive, de désagrégation et de fin du monde ? Ou d’un nouveau pas de valse à huit temps, orchestré par le bruit de la pluie sur la peau tendue de la terre ?

Pour le savoir, souhaitons nous pour 2020 des oreilles grandes ouvertes sur l’insondable, sur les questions sans réponse, sur la musique et sur la danse, sur le monde dont nous sommes partie prenante et que nous ne connaissons pas, sans oublier bien sûr nos petites âmes, qui parlent en nous et hors de nous.

 Nuidanse, Le bal de l’Éphémère, Album Azuré, 2015

(mais oui, une valse à 8 temps…)

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