Monthly Archives: septembre 2016

Jardin de mille rêves

Entre ton pull et ta peau
Un jardin d’étamines
J’y passe une main nue
J’y demeure, clandestine
Je m’y délice

Sur les routes du Grandp1080386 Nord
Je t’ai épousé
Un poème passe
Sur le velours de tes lèvres
Je murmure
Mille phares jaillissent et m’offrent
Une esquisse d’aurore

Enroulée, pelotonnée dans le creux
De tes hanches
Je vagabonde sur ton corps
Et bien ce n’était pas rien
Ces territoires enflammés
Mes mains s’y sont brûlées
Regarde, mes paumes sont restées brunes
J’étais petite et frêle
Folle d’un amour terrestre
La porteuse de voix
Qui ne voit rien du ciel
Quand à tes yeux elle se réfère

Ombre du songe, miel
Fragrance des vastes plaines
Force du trait d’union et du lien éternel
Missive charnelle que je glisse
Dans l’entre deux des continents
Entre ta peau et ton regard
Dans cet espace que je compose
Et qui m’oppose au vaste monde
Dans cet écrin ou rien,
Non vraiment rien
Ne trouble l’agencement des fleurs
Que tu fais naître pour que je cueille
Un à un leurs pétales
Et que j’en fasse le lit secret
Du souffle qui se lève
Quand je chemine entre tes rêves.

H.T.V.

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Une fin d’été

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Les souvenirs tournent autour du monde, ils ne peuvent s’empêcher de tourner, tandis que nous, pauvres humains, nous déboitons le cou à les suivre des yeux.  Nous garderons les meilleurs, nous l’avons promis. Car la fête aurait pu être belle si elle l’avait été pour tous. L’été rassemble et disperse à la fois. Que restera-t-il de ses heures suspendues ? Les vivants le seront sans doute encore, une fois l’équinoxe passée. Un peu changés, un peu ébranlés, chargés comme ils le seront de nouvelles photos souvenirs. Dans nos yeux passent des albums aux pages ouvertes. Ils racontent, ils omettent, ils colorent ou décolorent. L’été 2016 aura été comme ceci, ou plutôt comme cela. Nous aurons aimé, nous aurons pleuré, nous aurons cru, nous aurons maudit, puis nous serons finalement rentrés chez nous, comme si de rien n’était. Comme si ce rien ne gardait pas toutes nos traces en mémoire. Comme si chez nous ne nous attendait pas un château de souvenirs. Comme si les derniers en date n’avaient déjà pris place sur son rempart crénelé et ne nous observaient pas du coin de l’œil, prêts à nous assaillir à la première occasion. Nous bruissons et tintons de souvenirs, de vrais juke-boxes, ça oui ! Alors comment ne pas se rappeler ?

 Pourquoi tout retourne-t-il à la mer
Sans même le vouloir ?
C’est pour nous, mon amour.
Pourquoi tout s’en va-t-il un jour,
— Ce qui embrasait nos lèvres
Jusqu’à nous anéantir ?
Tout est fleuve qui s’écoule
Et ce qui meurt en nous
Renaît ailleurs, mon amour.

 João Monge. Paixões diagonais

Traduit du portugais par L. & L. https://jepleuresansraison.com/2016/07/19/jusqua-nous-aneantir/

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