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T 2019

Ça raconte le temps. Ça raconte l’attente. Debout ou assis, à une place fixe tandis que les astres tournent. Ça raconte les hommes et leur volonté de se mouvoir. Ça raconte la peur et les forces extérieures qui nous agissent. Ça raconte la mémoire. Ça raconte le passé et le futur  – c’est à dire accessoirement le présent. Ça raconte que tout ce que nous apprendrons au cours de nos vies ne sera jamais assez pour nous permettre de penser que nous savons quelque chose. Ça raconte donc tout et rien. Ce qui n’est déjà pas tout à fait rien. Surtout quand ça raconte un poème. Celui-ci par exemple :

observatoire de Paris« Quand j’aurais assez de janviers févriers mars assez d’avrils mais juins juillets assez d’aoûts septembres octobres et mon compte de novembres et de décembres

Assez de lundis de mardis assez de mercredis jeudis de vendredis samedis dimanches

Assez de midis et de minuits assez de quatre heures assez d’heures

Mon temps de parole bien passé je m’en irai faire mon silence »            (Valérie Rouzeau, Va où, éd. Le temps qu’il fait, 2002)

Photo : Service international de la rotation de la Terre/ Observatoire de Paris

Pierre Henry. Psyché-rock. Extrait de Messe pour le temps présent, 1969

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